TRANSCRIPTION AUDIO SMV

C’est en octobre 2015 que le SMV, le service militaire volontaire, a été créé par François Hollande et Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense de l’époque. Leur but ? Donner une nouvelle chance à des jeunes, souvent déscolarisés et sans emploi. Le SMV se fait dans un cadre militaire, mais sans la volonté d’en faire des soldats.

Ici, on vient tout d’abord pour acquérir des bases et repartir d’un bon pied dans la vie. Ordre et discipline. C’est en silence que ces jeunes du service militaire volontaire entrent en classe.

Ils ont tous entre 18 et 25 ans. Avant leur intégration en octobre dernier, la majorité était sans diplôme, sans formation et éloignée du monde du travail. Cette situation d’échec, ils ont décidé de la stopper en intégrant le SMV, le service militaire volontaire.

Le but de cet atelier ? Retrouver les bases, comme apprendre à lire, écrire, compter. C’est les bases qui seront nécessaires dans le monde du travail à l’avenir. Audrey et Sullivan ont 18 ans.

Elle rêve de devenir sage-femme, lui de s’engager à l’armée. Pour eux, cette remise à niveau scolaire est bien utile. Pendant trois ans de déscolarisation, les neurones un peu… Du coup, ça fait toujours du bien, ça remet les neurones en place.

Moi, à mon niveau scolaire, j’ai aucun diplôme, mais je m’en sors pas trop mal quand même. Je fais ce que j’ai à faire et peut-être que ça m’apportera des choses pour l’avenir. Le parcours au SMV dure de 8 à 10 mois.

Les premières semaines sont consacrées à la formation militaire, mais sans maniement d’armes, suivie d’une formation scolaire complémentaire et professionnelle. Pour le chef de corps qui dirige le SMV de Montigny-les-Messes, les résultats sont plutôt probants. C’est une main tendue des armées vis-à-vis de cette jeunesse qui le mérite parce qu’elle a beaucoup de ressources.

Je les compare souvent à cette pépite qui est dans un coffre-fort et qu’il faut trouver la combinaison. Et quand nous avons trouvé la combinaison, la confiance revient avec du respect et surtout de l’espoir. Ces jeunes-là reviennent dans le système, se réinsèrent ou s’insèrent dans la société.

Bilan après deux ans d’existence du SMV de Montigny. 72% des jeunes qui en sortent s’insèrent professionnellement. Pour la mission locale de Lorraine, ces résultats ont surpris.

Je suis plus qu’étonnée, complètement bluffée par ce dispositif. On s’est rendu compte que tous les jeunes qui rentraient là, rapidement relevaient la tête, comme ça, retrouvaient l’estime d’eux-mêmes et avaient envie d’avancer. Pourquoi ça marche ? C’est parce que c’est un dispositif avec 24 heures sur 24.

Ils sont pris en charge tout le temps, avec beaucoup de bienveillance. Et ce n’est pas uniquement l’insertion professionnelle, c’est la santé, le sport, l’hébergement, tout est pris en compte. Durant le parcours, les jeunes obtiennent également leur permis de conduire et le brevet de secouriste du travail.

Pour eux, le service militaire volontaire n’est pas qu’un moyen pour acquérir un savoir, il est plus que cela. Il leur permet surtout de retrouver un savoir-être. J’étais toute seule, ici il y a du monde, on est plusieurs.

L’esprit de cohésion, on s’entraide. J’ai plus envie de me lever le matin, je me sens plus en forme la journée. Je me couche plus tôt le soir, j’ai repris goût à la vie.

Et je suis de nouveau motivé pour retourner à l’emploi. Marche !

TRANSCRIPTION AUDIO GARDE A VOUS

Je propose donc que le service national soit supprimé. Aujourd’hui, 80% des Français sont favorables au retour du service militaire. Et si on tentait l’expérience ? 19 jeunes garçons vont revivre le service militaire de leurs aînés.

6h. C’est les horaires. Ah non, mais pas avec la tondeuse ! Tellement il a des trous, tu peux jouer au golf sur sa tête. On a une dégaine dégueulasse.

Au cours de cette aventure, ils vont apprendre la rigueur, la discipline et la solidarité. Allez les gars, allez ! Ces jeunes arriveront-ils à supporter le cadre très strict du régime militaire ? Quand moi je parle, on se tait et on écoute Que retiendront-ils de cette expérience unique ? C’est pas une équipe, mais maintenant c’est la famille.